Le gouvernement de Joe Biden a annoncé jeudi un plan de réduction des émissions de CO2 des centrales à gaz et à charbon à partir de 2030, des mesures très attendues dans le cadre des engagements climatiques des Etats-Unis.
Ces nouvelles réglementations comportent entre autres l'obligation pour certaines centrales à charbon de capter la majorité de leurs émissions de CO2, au lieu de les rejeter dans l'atmosphère.
Si elles entrent en vigueur, il s'agira des premières restrictions sur ces émissions imposées par l'agence de protection de l'environnement (EPA) aux centrales déjà existantes.
L'agence s'appuie notamment sur les techniques de captage et stockage de CO2, encore peu répandues et coûteuses.
Le gouvernement mise sur leur développement, après avoir fait adopter l'année dernière une loi Inflation Reduction Act, IRA, qui comprenait des crédits d'impôts accrus pour les centrales utilisant ces techniques.
En revanche, aucune restriction n'est imposée pour les centrales à charbon mises à la retraite d'ici 2032, ou même 2035 pour celles opérant à moins de 20% de leur capacité.
L'EPA fait valoir que l'installation de ces technologies prendra du temps, et sera surtout rentable pour les centrales opérant plus longtemps.
"Série d'actions"
Pour les centrales à gaz, les plus importantes devront capter 90% de leur CO2 d'ici 2035, ou bien utiliser de l'hydrogène bas carbone à 30% d'ici 2032, et 96% d'ici 2038.
En 2015, Barack Obama avait déjà annoncé un plan pour réduire les émissions de CO2 des centrales, bloqué avant d'entrer en vigueur. Saisie sur ce dossier, la Cour suprême avait limité l'année dernière la capacité d'action de l'EPA.
Selon son arrêt, des règles générales, qui auraient pour conséquence de forcer à une transition du charbon vers d'autres sources d'énergie, outrepassent l'autorité de l'agence.
Les nouvelles règles devraient être finalisées en 2024, après une période de débat public.
"Tournant" ou "distraction"?
Tous deux ont toutefois souhaité que la proposition aille plus loin concernant les centrales à gaz.
D'autres groupes environnementaux se sont en outre montrés très critiques face aux techniques de captage et stockage de carbone (CCS), dont ils craignent qu'elles permettent aux centrales polluantes de perdurer, au lieu de passer directement aux énergies renouvelables.
Il existe pour le moment, dans le monde, seulement environ 35 sites de captage et stockage de CO2 pour des processus industriels ou la génération d'électricité, selon l'Agence internationale de l'énergie.
En 2022, environ 60% de la production électrique des Etats-Unis provenait de centrales à gaz (40%) ou à charbon (20%), selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie. Le reste venait des énergies renouvelables (21,5%), et du nucléaire (18%).