Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a tiré la sonnette d'alarme lundi 2 décembre en évoquant les répercussions d'une censure du gouvernement Barnier qui pourrait avoir lieu ce mercredi. Alors que la gauche et le Rassemblement national ont déposé des motions de censure qui seront examinées dans l'après-midi, le ministre a défendu la nécessité de stabilité pour les armées et l'industrie de défense.
Dans un message publié sur X, Sébastien Lecornu a détaillé les conséquences potentielles de cette situation.
Depuis 2017, des efforts significatifs ont été réalisés pour moderniser les capacités militaires de la France, selon Lecornu.
Le ministre a rappelé que la loi de programmation militaire votée à l'été 2023 vise à considérablement augmenter le budget des armées d'ici à 2030. Cependant, une motion de censure mettrait en péril cette trajectoire, en bloquant notamment la hausse budgétaire de 3,3 milliards d'euros prévue pour 2025. Et le ministre d'avertir:
Le vote d'une censure viendrait briser cet élan essentiel pour la protection de nos concitoyens.
Selon l'homme dont le nom a été mentionné pour Matignon, cela compromettrait également les commandes industrielles nécessaires à maintenir la compétitivité du secteur de la défense.
Sébastien Lecornu a conclu en appelant à la responsabilité des parlementaires.
Alors que le monde se réarme et que les menaces s'accumulent, nos armées et nos industriels ont besoin de stabilité, de visibilité, et donc de confiance.
Pour rappel, ces déclarations interviennent alors que lundi, le Premier ministre Michel Barnier a fait usage de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025 de la Sécurité sociale (PLFSS) sans passer par le vote. Immédiatement, deux motions de censure ont été déposées par le Rassemblement national (RN) et pas l'union de la gauche réunie sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP).
Ces deux motions seront examinées mercredi après-midi. Si le RN a déjà annoncé qu'il voterait celle du NFP, le sort du gouvernement de Michel Barnier semble désormais scellé et pourrait tomber dans la foulée.