Crédit Photo : Jung Yeon-je / AFP
Des soldats tentent d'entrer dans le bâtiment de l'Assemblée nationale à Séoul le 4 décembre 2024, après que le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré la loi martiale.
Chaises de bureau contre fusils d'assaut: des membres du personnel parlementaire ont utilisé les moyens du bord pour empêcher des soldats armés, venus faire respecter la loi martiale, d'entrer dans l'Assemblée nationale de Corée du Sud.
Peu après l’annonce de l’instauration de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol, tard mardi, une première depuis plus de 40 ans dans le pays, des hélicoptères ont déposé des troupes lourdement armées dans l’enceinte du Parlement, selon des images de vidéosurveillance diffusées mercredi.
D'autres soldats ont escaladé les clôtures après minuit, a déclaré Kim Min-ki, le secrétaire général de l’Assemblée nationale, lors d’un point de presse. Ils ont brisé des fenêtres pour pénétrer dans le bâtiment, a-t-il ajouté, qualifiant cette action d’intrusion
"inconstitutionnelle et illégale"
.
"Nous identifierons les dommages physiques et les pertes causés par la déclaration de la loi martiale et demanderons des comptes aux responsables par le biais d’une action en justice"
, a-t-il promis.
Environ 280 militaires ont fait irruption dans l’institution, selon M. Kim. Ils ont cependant été confrontés à la résistance des employés, qui ont saisi tout ce qu’ils avaient sous la main pour barricader les entrées et empêcher les troupes de pénétrer dans l’hémicycle.
Des images montrent des dizaines de soldats tentant d’entrer dans le bâtiment, repoussés par le personnel parlementaire non armé.
"J'ai craint pour ma vie"
Lors d’une scène surréaliste, An Gwi-ryeong, porte-parole du Parti démocrate (opposition), a affronté un soldat en tentant de s’emparer de son fusil. Après une lutte d’une dizaine de secondes, le soldat a pointé son arme sur elle avant qu’elle ne recule.
"Je n’ai pas eu d’autre choix que de les empêcher d’entrer dans le bâtiment principal parce qu’une résolution était présentée pour bloquer la loi martiale"
, a-t-elle déclaré à la presse mercredi.
Selon la Constitution sud-coréenne, si le Parlement demande la levée de la loi martiale, le président est tenu d’obtempérer. Des experts estiment que les soldats ont été envoyés pour empêcher ce vote.
"J’ai craint pour ma vie"
, a confié Mme An.
Des soldats ont continué de briser les fenêtres et d’escalader les façades, tandis que la police verrouillait les portes du Parlement, empêchant même certains députés d’entrer.
"Certains députés ont dû escalader la clôture pour voter la résolution"
, a rapporté Shin Chang-sik, député de l’opposition.
"Rentrez chez vous, bande de salauds!"
Les soldats ayant réussi à entrer ont constaté que l’hémicycle était barricadé par des piles de meubles. Des vidéos montrent des soldats pointant leurs armes tandis que le personnel continuait de renforcer les barricades.
"Rentrez chez vous, bande de salauds!"
, a crié un employé, tandis qu’un autre lançait un extincteur pour repousser les soldats.
Ce n’est qu’après l’adoption de la résolution demandant le retrait de la loi martiale, vers 01h00 locales, que les militaires ont commencé à battre en retraite. À 02h00, ils avaient quitté les lieux, laissant derrière eux des dégâts matériels, mais sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré.
"Je suis furieux et je veux que Yoon quitte le pouvoir"
, a déclaré Kim Min-ho, 50 ans, lors d’une manifestation devant le Parlement.
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