Ghana: l'économie sous le feu des projecteurs dans la course à la présidentielle

10:164/12/2024, Çarşamba
AFP
Des partisans de l'ancien président du Ghana et candidat à la présidence pour le Congrès démocratique national (NDC), John Mahama (invisible), brandissent des drapeaux du parti politique NDC à bord d'une voiture lors d'une caravane électorale en vue de l'élection présidentielle du 7 décembre 2024, à Accra, le 3 décembre 2024.
Crédit Photo : OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Des partisans de l'ancien président du Ghana et candidat à la présidence pour le Congrès démocratique national (NDC), John Mahama (invisible), brandissent des drapeaux du parti politique NDC à bord d'une voiture lors d'une caravane électorale en vue de l'élection présidentielle du 7 décembre 2024, à Accra, le 3 décembre 2024.

Lorsque le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, a annoncé l'année dernière qu'il se présenterait à l'élection présidentielle, son parti, le New Patriotic Party (NPP), espérait briser le cycle habituel en décrochant un troisième mandat consécutif.

Le slogan du parti,
"briser les huit",
faisait référence à l'objectif de dépasser la limite habituelle des deux mandats consécutifs de quatre ans, dans ce cas pour succéder au président sortant Nana Akufo-Addo.

Cependant, à l'approche du scrutin du 7 décembre, M. Bawumia est au coude-à-coude avec John Mahama, ancien président, qui mise sur la frustration des Ghanéens face aux difficultés économiques pour regagner le pouvoir.


"Le nouveau gouvernement, qu'il soit A, B ou C, doit se réveiller et faire quelque chose pour nous au sujet de l'économie",
a déclaré Richard Norte, commerçant à Accra, à l'AFP.

Exportateur majeur d'or, de cacao et de pétrole, le Ghana bénéficie d'une stabilité politique rare dans une région marquée par des coups d'État récents et des violences terroristes. Depuis la transition vers un régime démocratique en 1992, le pouvoir a alterné pacifiquement entre le NPP et le National Democratic Congress (NDC).

Économie et FMI


Cette élection est dominée par les questions économiques, alors que le pays se remet lentement d'une crise qui a nécessité un programme d'aide de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).


Malgré un ralentissement de l'inflation, qui reste élevée à environ 23 %, le coût de la vie a déclenché des manifestations sporadiques cette année dans la capitale Accra.

Les observateurs estiment que cette frustration persistante pourrait avantager M. Mahama, qui présente l'administration de M. Akufo-Addo comme un échec économique. Mais les souvenirs des coupures d'électricité récurrentes sous sa présidence pourraient nuire à son image.


M. Bawumia, ancien économiste formé au Royaume-Uni, tente de défendre le bilan économique de son parti, tout en se démarquant des critiques visant le gouvernement actuel.


Il a notamment souligné que les coupures d'électricité, connues localement sous le nom de
"dumsor",
avaient été plus fréquentes sous M. Mahama, affirmant en réponse à son rival:

Nous avons échoué à faire 4 ans de dumsor.

Enjeux régionaux et sécuritaires


M. Bawumia, premier candidat musulman originaire du nord à représenter le NPP, a choisi un colistier issu de la région sudiste d'Ashanti pour consolider le soutien dans le fief du parti.


La compétition entre M. Bawumia et M. Mahama, tous deux originaires du nord, transforme cette région en un enjeu électoral crucial.
"La présence de M. Bawumia aide le NPP à progresser dans le nord",
estime Fred Oduro, expert en gouvernance.

Sur le plan sécuritaire, le Ghana fait face à des menaces croissantes à sa frontière nord, où des insurrections terroristes au Burkina Faso et au Niger inquiètent. À cela s'ajoute l'extraction illégale d'or, qui cause des dommages environnementaux importants.

Mais pour la plupart des électeurs, les préoccupations immédiates restent économiques.
"L'économie est trop difficile. Si le prochain président peut débloquer de l'argent et des emplois pour nous les jeunes, ce serait idéal",
déclare Rita Obaapa, vendeuse à Accra.

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