France: le Sénat réduit le budget de l'aide médicale pour les étrangers

10:403/12/2024, Salı
AFP
Un sénateur vote lors d'une séance d'examen sénatorial du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, au Sénat français, à Paris, le 26 novembre 2024.
Crédit Photo : ALAIN JOCARD / AFP
Un sénateur vote lors d'une séance d'examen sénatorial du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, au Sénat français, à Paris, le 26 novembre 2024.

Le budget alloué à l'aide médicale d'Etat (AME), permettant à des ressortissants étrangers sans titre de séjour régulier en France de se soigner, a été réduit par un vote lundi au Sénat, avec l'appui du gouvernement de centre droit de Michel Barnier.

Soutien de l'exécutif, le Sénat et sa majorité de droite et du centre ont adopté une mesure sensible réduisant ce budget de 200 millions d'euros, sur un total d'1,3 milliard, en augmentation de plus de 9% par rapport à 2024.


En parallèle des débats mouvementés de l'Assemblée nationale, où le gouvernement est menacé de censure sur son budget de la Sécurité sociale, la chambre haute du Parlement français continue d'examiner un autre texte budgétaire, le budget de l'Etat. 


La droite et les centristes ont voté pour, la gauche et le groupe macroniste s'y sont opposés, pour un total de 201 voix contre 126.

"Cette proposition est une première réponse pour juguler une dépense qui ne cesse de croître chaque année"
, a salué la sénatrice de droite Marie-Do Aeschlimann (LR). 

Sur le fond, le Sénat n'a pas procédé à la réduction du périmètre de soins éligibles à l'AME, une demande tenace de la droite et de l'extrême droite.


Le dispositif voté par les sénateurs se borne à modifier la prise en charge de prestations
"non-urgentes",
qui seraient désormais conditionnées à un
"accord préalable"
systématique de l'Assurance maladie.
Mais la droite et les centristes ont appelé à aller plus loin dans les prochaines semaines.

La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a rendu un avis favorable à cette évolution, tout en appelant à ne pas
"perdre de vue les besoins sanitaires du pays".

La gauche s'est vivement opposée à cette mesure.


Accusant les défenseurs du texte de renforcer l'extrême droite, le socialiste Bernard Jomier s'est indigné:


En détricotant l'AME, vous portez atteinte aux valeurs des soignants et vous porter atteinte à la valeur fraternité du pays.

En 2024, l'enveloppe de l'AME prévue par l'État représentait environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécurité sociale française (PLFSS). Selon une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), l'aide médicale d'Etat est utilisée par 51% des personnes qui y ont droit.


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