Le 21 novembre 2024, des tirs nourris ont éclaté à Juba, la capitale du Soudan du Sud, à la résidence de l'ex-chef des services de renseignements Akol Koor, récemment limogé.
Selon des sources sur place, les affrontements ont duré environ une heure, et des coups de feu ont résonné près de l’aéroport de la capitale.
Un malentendu entre les forces de sécurité
Lul Ruai Koang, porte-parole des Forces de défense du peuple sud-soudanais (PDF), a précisé que la fusillade impliquait les forces de sécurité du pays, déployées pour assurer une sécurité supplémentaire autour de la résidence de Koor. L’incident aurait été causé par un malentendu entre deux niveaux de sécurité, l’un en charge de la protection extérieure et l’autre de la sécurité interne. Le conflit aurait dégénéré en tirs, blessant deux militaires.
Arrestation de Koor et tensions politiques
L'ONU a rapidement réagi, évoquant l’arrestation de Koor, après des combats intenses qui auraient fait de nombreuses victimes parmi ses soldats. Koor, en détention à domicile depuis octobre, avait été démis de ses fonctions par le président Salva Kiir quelques semaines plus tôt. Il a été nommé gouverneur de l'État instable du Warrap, une décision qui a suscité des interrogations, aucune explication n’ayant été donnée sur ce transfert.
Une situation tendue à Juba
Des témoignages recueillis par Sudans Post font état d’une panique généralisée dans les rues de Juba, alors que des conducteurs, terrifiés par les tirs, ont abandonné leurs véhicules. De plus, des civils ont cherché refuge dans les sites de protection des civils de l’ONU, dans un climat de peur alimenté par les tensions politiques internes.
Contexte politique et historique
L'arrestation d'Akol Koor survient dans un contexte de luttes de pouvoir internes au Soudan du Sud, un pays marqué par une guerre civile qui a dévasté le pays de 2013 à 2016, opposant le président Salva Kiir à son rival Riek Machar. Le conflit a fait près de 400 000 morts et des millions de déplacés. La récente décision de repousser les élections de deux ans est perçue comme une prolongation de l’instabilité politique.