Une course contre la montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l'eau et la nourriture manquent, et tenter de retrouver des survivants dans les décombres des bidonvilles.
En outre, la population clandestine du territoire dépasse les 100.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur - sur quelque 320.000 habitants officiellement dénombrés -, rendant improbable un décompte exhaustif des morts.
Cases anéanties, toits en tôle envolés, poteaux électriques à terre, arbres arrachés... Les habitants, qui sont restés confinés pendant le passage du cyclone, ont découvert, sidérés, des scènes de chaos. A travers le territoire, de nombreuses routes sont impraticables et beaucoup de communications coupées.
Ousseni Balahachi, un infirmier à la retraite, depuis Mamoudzou, le centre administratif de Mayotte, raconte à l'AFP:
C'est un carnage. Le tribunal, la préfecture, beaucoup de services, de commerces, des écoles sont à terre.
Un pont aérien et maritime a été organisé depuis l'île française de La Réunion, territoire distant de 1.400 kilomètres, pour envoyer du matériel et des personnels médicaux et de secours. Un total de 800 personnels de la sécurité civile sont envoyés en renfort, avec un hôpital de campagne et du matériel de transmission par satellite.
Les secouristes s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, a dit le maire de la ville Ambdilwahedou Soumaila.
"Appels au secours"
De nombreux sinistrés ont rejoint dimanche les centres d'hébergement, a rapporté Salama Ramia, sénatrice de Mayotte. Auprès de la chaîne BFMTV, l'élue s'est alarmée:
Mais il n'y a malheureusement pas d'eau, pas d'électricité, la faim commence à monter.
Après Mayotte, le cyclone Chido a frappé le nord du Mozambique dimanche matin. Au moins trois personnes ont été tuées dans le nord du pays lors de son passage, qui a provoqué des vents violents et des pluies torrentielles qui ont aussi détruit plusieurs immeubles, selon un bilan provisoire.