Le Conseil Français du Culte Musulman, instance représentative des musulmans en France, répond fermement aux déclarations controversées de Philippe Val, journaliste anciennement à la tête de Charlie Hebdo, sur l'islamophobie.
Une déclaration qui provoqua un tollé auprès de la communauté musulmane et un franc soutien de la part des milieux islamophobes. Visiblement affecté par cette énième provocation, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, avait annoncé déposer plainte contre l’ancien directeur du journal satirique.
Nier l'islamophobie pour mieux nier son existence
Un communiqué du Conseil Français du Culte Musulman aborde avec fermeté et clarté la polémique entourant le terme "islamophobie". Il réfute les arguments avancés par Philippe Val et d'autres, soulignant l'origine ancienne du terme et son utilisation légitime dans le contexte de la lutte contre le racisme anti-musulman.
En soulignant que le concept d'islamophobie remonte à 1910 dans les travaux spécialisés sur l'islam en Afrique de l'ouest, le communiqué démontre que son utilisation n'est pas une invention récente pour museler la critique de l'islam, comme le prétendent les islamophobes. Au contraire, il est solidement ancré dans la reconnaissance du racisme anti-musulman par les institutions internationales et les dictionnaires de langue française.
Le communiqué soulève également des questions pertinentes sur la nature de la "phobie" en comparant le terme "islamophobie" à d'autres termes similaires tels que "xénophobie", "judéophobie" et "homophobie". En mettant en lumière cette analogie, il met en évidence l'absurdité de l'argument selon lequel critiquer l'islam équivaudrait à une forme de "phobie".
Enfin, le communiqué souligne avec force le danger de minimiser la réalité de la haine anti-musulmane en tentant de restreindre le terme "islamophobie" à une simple critique de l'islam. Cette attitude non seulement nie l'existence de la discrimination anti-musulmane, mais elle contribue également à son acceptation et à sa normalisation dans la société.