Sandra Muhoza, journaliste au Burundi, a été condamnée le 16 décembre 2024 à 21 mois de prison pour atteinte à l'intégrité du territoire et discrédit de l'image du pays.
Une journaliste burundaise détenue depuis plus de huit mois a été condamnée lundi à un an et neuf mois de prison, ont déclaré à l'AFP son avocat et sa famille, qui ont dénoncé un dossier "vide".
Sandra Muhoza, qui travaille pour le média en ligne La Nova Burundi, a été condamnée par le tribunal de grande instance de Mukaza (Bujumbura)
"à une peine d'un an et six mois de prison pour atteinte à l'intégrité du territoire national et à trois mois pour avoir discrédité l'image du pays",
a indiqué Me Eric Ntibandetse, l'un de ses avocats.
"Elle n'a commis aucune infraction",
a-t-il critiqué.
"Cette condamnation est injuste, elle vient confirmer l'acharnement d'un pouvoir décidé à la punir pour ce qu'elle est"
, a dénoncé un membre de sa famille qui a requis l'anonymat.
"C'est scandaleux, nous sommes tous choqués car on était sûr qu'elle allait être acquittée puisque son dossier est vide",
a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Ils envisagent de faire appel.
Une peine de 12 ans de prison avait été requise le mois dernier pour des informations qu'elle avait partagées sur un groupe privé WhatsApp, avait alerté Reporters sans frontières (RSF).
Les accusations portaient, selon l'organisation, sur un message où elle
"s'est fait l'écho d'une information relative à une distribution d'armes par le gouvernement".
"La journaliste n'enquêtait même pas sur l'affaire",
selon RSF.
"La condamnation injuste de Sandra Muhoza est la dernière mesure de répression en date des autorités envers les journalistes",
a réagi Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.
Il a dénoncé dans une réaction la
"politisation"
du verdict,
"qui intervient au moment où le pays s'achemine vers des élections législatives et communales".
En août, le Burundi a libéré une autre journaliste, Floriane Irangabiye, condamnée en août 2023 à 10 ans de prison, également pour
"atteinte à l'intégrité du territoire national".
Sa libération fait suite à une grâce accordée par le président Evariste Ndayishimiye. Il avait succédé à Pierre Nkurunziza, décédé en 2020, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 2005.
Depuis son accession au pouvoir, il oscille entre signes d'ouverture du régime, qui reste sous l'emprise de puissants
"généraux",
et ferme contrôle du pouvoir marqué selon des ONG par des atteintes aux droits humains.
Le Burundi pointe au 108e rang (sur 180) du classement sur la liberté de la presse de RSF.
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