Deux hommes examinent les résultats affichés à l'extérieur d'une salle de classe utilisée comme bureau de vote à Beira, le 10 octobre 2024, au lendemain des élections nationales au Mozambique.
Les Mozambicains se sont rendus aux urnes mercredi dans le calme pour élire leur président et renouveler le Parlement, dans un scrutin qui devrait voir le Frelimo, parti au pouvoir depuis 50 ans, conserver son influence. Toutefois, l'opposition a signalé plusieurs irrégularités, notamment des empêchements pour ses représentants dans certains bureaux de vote, sans que cela ne perturbe majoritairement la journée, décrétée fériée.
La participation pourrait dépasser les 50 % atteints en 2019, selon les observateurs, bien qu'aucune confirmation officielle de la Commission électorale nationale (CNE) n'ait été donnée dans l'immédiat. Les résultats sont attendus d'ici quinze jours.
Le dépouillement a commencé peu après la fermeture des bureaux de vote à 18 heures (16H GMT). Malgré l'absence d'incidents majeurs, certains membres de l'opposition craignent des fraudes.
Venancio Mondlane, candidat émergent et ancien de la Renamo, a exprimé son inquiétude face à des
"voyous de la commission électorale",
fustigeant les pratiques corrompues qui, selon lui, ternissent le processus démocratique.
La Renamo, premier parti d'opposition, ainsi que Mondlane, adossé au parti Podemos, redoutent des manipulations du scrutin. Mondlane, charismatique et populaire auprès des jeunes, pourrait devenir une figure clé de l'opposition dans les années à venir.
Le président sortant, Filipe Nyusi, avait appelé à un scrutin
"calme et serein",
exhortant les Mozambicains à éviter toute provocation. Cependant, les tensions restent palpables, alimentées par les souvenirs d'irrégularités lors des élections présidentielles précédentes et des contestations des municipales de 2022.
Au-delà des questions politiques, la situation économique fragile du pays, exacerbé par les attaques terroristes dans le nord, ainsi que l'arrêt du projet gazier mené par TotalEnergies, pèse lourdement sur les esprits des électeurs.
"Rien ne va changer",
pronostique Domingos Do Rosario, politologue à Maputo, qui pointe du doigt le clientélisme et la faible tradition démocratique du Mozambique.
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