Les Mozambicains ont commencé, mercredi, à voter pour élire leur président, le Parlement ainsi que les gouverneurs de province dans un scrutin qui s'annonce tendu, l'opposition ayant mis en garde le pouvoir qu'elle ne tolérerait aucune fraude.
Plus de 17 millions d'électeurs de ce pays d'Afrique australe sont appelés à voter jusqu'à 18H00 (16H00 GMT) lors de ce scrutin sans suspense. Le président sortant, Filipe Nyusi, à défaut de pouvoir se représenter, a été l'un des premiers à rejoindre les isoloirs de l'école Jozina Machel, transformée en bureau de vote à Maputo.
Le candidat du Frelimo à la succession, Daniel Chapo, 47 ans, est un ancien gouverneur de province sans expérience gouvernementale. Sauf forte surprise, le Frelimo devrait se maintenir aux postes-clés du pouvoir, en dépit des critiques et des dissensions.
"Clientélisme"
Il serait le premier président né après l'indépendance. Et le premier à n'avoir pas combattu lors de la guerre civile (1975-1992), qui a fait un million de morts et a connu des combats ultérieurs jusqu'à l'accord de paix définitif de 2019.
Face à lui, trois candidats de l'opposition : Ossufo Momade de la Renamo, Lutero Simango (MDM, centre-droit) et celui ayant émergé pendant la campagne, Venancio Mondlane, 50 ans, qui a récemment quitté la Renamo après avoir échoué à en prendre la tête.
Orateur de talent, charismatique, il suscite de l'espoir, notamment auprès de la jeunesse.
M. Nhamirre estime:
Si les élections étaient libres et équitables, il aurait de bonnes chances d'émerger comme le nouveau leader de l'opposition.
Mais la commission électorale (CNE), jugée trop proche du pouvoir, lui accordera peut-être "quelque 10% des voix, voire un peu plus, pour éviter des violences", estime un universitaire qui tient à garder l'anonymat.
Le Mozambique, vulnérable au dérèglement climatique entre cyclones destructeurs et sécheresse, reste l'un des territoires les plus pauvres au monde. Un projet de gaz naturel dans le nord est paralysé depuis 2021 par des violences terroristes.