Une étude publiée ce lundi 9 décembre par l'Observatoire national des discriminations et de l'égalité dans le Supérieur (Ondes) éclaire l'impact majeur du port du voile sur les chances d'accéder à l'emploi en France.
L'enquête a évalué les réponses des recruteurs à des candidatures fictives pour des contrats d'apprentissage en BTS Comptabilité-Gestion.
Une discrimination systématique documentée
Selon l'étude présentée ce lundi par l'université Gustave-Eiffel, les réponses des recruteurs ont été classées en trois catégories: négative, non négative (comme une demande de complément d'information) et positive (une invitation à un entretien).
Les candidates voilées ont été particulièrement désavantagées.
Pour les candidates d'origine maghrébine, les chiffres sont tout aussi édifiants: seulement 1,19 % de réponses positives pour les candidates voilées contre 7,86 % pour celles non voilées.
L'islamophobie comme frein à l'emploi
Le document pointe également un phénomène d'islamophobie qui semble agir indépendamment des origines des candidates.
Alors que le port du voile fait l'objet de débats récurrents en France, notamment sous l'angle de la laïcité, le rapport met en lumière l'impact concret de ce stigmate sur l'accès au marché du travail. Et le rapport de conclure:
L'islamophobie institutionnalisée est un frein majeur à l'inclusion des femmes voilées.
Un défi pour les politiques publiques
Dans un contexte où le marché de l'apprentissage cherche à favoriser l'insertion des jeunes, ces résultats interrogent.
Le rapport appelle les décideurs publics à renforcer la lutte contre l'islamophobie et à sensibiliser les employeurs.
Alors que l'égalité des chances est un pilier des politiques publiques françaises, ces résultats illustrent le chemin qui reste à parcourir pour construire une société véritablement inclusive.