Corée du Sud: l'opposition accuse le parti au pouvoir d'un "deuxième coup d'Etat"

11:419/12/2024, lundi
AFP
Park Chan-dae (C), chef de file du Parti démocratique de Corée, se rassemble avec d'autres personnes pour participer à une manifestation appelant à la destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol devant l'Assemblée nationale, à Séoul, le 6 décembre 2024.
Crédit Photo : Philip FONG / AFP
Park Chan-dae (C), chef de file du Parti démocratique de Corée, se rassemble avec d'autres personnes pour participer à une manifestation appelant à la destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol devant l'Assemblée nationale, à Séoul, le 6 décembre 2024.

Chaos politique en Corée du Sud après la tentative avortée de loi martiale et l’échec de la destitution du président Yoon Suk Yeol.

Une situation explosive


L’opposition sud-coréenne a vivement critiqué le parti au pouvoir lundi, l’accusant de commettre un
"deuxième coup d'État"
en maintenant le président Yoon Suk Yeol au pouvoir malgré une tentative ratée de destitution. Ces tensions surviennent après que M. Yoon a proclamé mardi soir, de manière inattendue, la loi martiale, qu’il a été contraint d’abroger sous pression populaire et parlementaire seulement six heures plus tard.

Destitution avortée et accusations de manipulation


Une motion de destitution a été soumise au Parlement samedi, mais elle a échoué en raison du boycott des députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP), rendant le vote invalide faute de quorum. Selon le PPP, ce blocage a permis d’obtenir de M. Yoon l'engagement de déléguer la gouvernance au Premier ministre et à son parti.


Park Chan-dae, chef du Parti démocrate d’opposition, a qualifié cette démarche de
"rébellion illégale et anticonstitutionnelle",
Il a déclaré:

Peu importe la manière dont ils tentent de le justifier, c'est un deuxième coup d'État.

La Constitution sud-coréenne stipule que le président demeure chef du gouvernement et des armées, sauf en cas de démission, d’incapacité ou de destitution. Pour l’opposition, l’abandon de ses pouvoirs par M. Yoon au profit du PPP et du Premier ministre constitue une violation flagrante de cette loi fondamentale.


Enquêtes et interpellations


M. Yoon est désormais visé par une enquête policière pour
"rébellion"
. Son ex-ministre de la Défense a déjà été arrêté, et plusieurs responsables militaires et politiques font face à des restrictions de déplacement. Le président pourrait lui-même être convoqué pour interrogatoire, selon la police, qui n’exclut pas de lui interdire de quitter le territoire.

Le ministère de la Défense a néanmoins confirmé que Yoon Suk Yeol reste légalement le commandant en chef des forces armées, soulignant la complexité de cette crise politique sans précédent.


Nouvelle tentative de destitution


Malgré une impopularité record avec seulement 11% d’approbation selon Gallup, M. Yoon a présenté des excuses publiques pour son coup de force, sans annoncer de démission:


"J'ai causé de l'anxiété et des désagréments au public. Je présente mes excuses sincères"
, a-t-il déclaré.

L’opposition prévoit de soumettre une nouvelle motion de destitution samedi, alors que des manifestations massives sont attendues devant le Parlement. Lors du précédent vote, les organisateurs avaient revendiqué une mobilisation d’un million de personnes, tandis que la police en dénombrait 150 000.


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