Les décennies de massacres sous le régime baasiste de Syrie et la famille Assad ont marqué l'histoire du pays de manière indélébile, avec des tueries de masse recouvrant à la fois des attaques chimiques et conventionnelles.
Anadolu a compilé les principaux incidents d'atrocités après l'effondrement du régime baasiste, qui a duré 61 ans.
Massacre de Hama: la brutalité de Hafiz Assad
Le 2 février 1982, le dirigeant syrien Hafiz Assad, père de Bashar Assad, lance une campagne brutale contre un soulèvement des Frères musulmans à Hama.
Selon le Réseau syrien pour les droits de l'homme (SNHR), l'attaque a causé au moins 30 000 morts civils, avec 17 000 autres toujours disparus. Les familles croient que beaucoup des disparus ont été tués après avoir été détenus, probablement dans des prisons comme celle de Palmyre.
Les attaques ont rasé un tiers du centre-ville de Hama et détruit 88 mosquées, trois églises et de nombreux sites historiques.
Attaques chimiques: 1 630 morts
Selon le SNHR et les données compilées par Anadolu, les armes chimiques ont fait environ 1 630 victimes civiles, tandis que des centaines de milliers ont été tuées à l’aide de bombes à barils, de bombes à vide, de bombes à fragmentation, de bombes perforantes et de mortiers.
Depuis le début de la guerre civile, de nombreux meurtres de masse ciblant des civils par les forces d'Assad ont été documentés.
Après le début du soulèvement en mars 2011 et la guerre civile qui a suivi, les forces d'Assad ont tué 70 civils en ouvrant le feu sur des manifestants à Hama le 3 juin 2011.
2012: une année d’horreur
En février 2012, le district Baba Amr de Homs subit un siège d’un mois, avec des attaques de tanks tuant environ 4 000 personnes.
Le 25 mai, le régime massacre 108 civils, dont 49 enfants, à Houla, marquant un autre chapitre sombre.
Le 12 juillet 2012, plus de 200 civils sont tués à Hama lors d'attaques des forces du régime.
Entre le 20 et le 25 août 2012, plus de 500 civils sont tués lorsque les forces du régime assiègent la banlieue de Darayya à Damas et l'attaquent avec des armes lourdes.
Le 23 décembre 2012, des frappes aériennes des forces du régime à Homs ciblent un hôpital de campagne et une boulangerie, faisant plus de 100 morts.
2013: l'année la plus sanglante
En 2013, les forces d'Assad commettent les massacres les plus meurtriers de la guerre civile syrienne, la plupart des attaques ayant lieu à Alep.
Le 15 janvier, un avion de guerre du régime bombarde la Faculté d'architecture de l'Université d'Alep, tuant 87 étudiants. Le même jour, 102 civils sont tués dans toute la ville.
Le 9 février, l'armée syrienne exécute 40 personnes dans un village d'Alep. Dix jours plus tard, le 19 février, une attaque de missile sur la zone de Jabal Badro à Alep tue 47 civils.
Le 27 février, les forces du régime exécutent 72 civils dans le village d'Al-Malikiyah à Alep. En avril, la milice Shabiha massacre des centaines de civils pendant quatre jours dans la région de Jdeidet Al-Fadl.
Des images d’un massacre le 16 avril 2013 montrent au moins 41 civils exécutés par le régime d'Assad dans le quartier de Tadamon à Damas. La vidéo a émergé le 27 avril 2022, provoquant une indignation généralisée.
Le 4 mai, au moins 126 civils sont massacrés dans le district de Baniyas à Tartous.
Le 2 juin, des soldats du régime soutenus par le Hezbollah tuent 191 civils, dont des enfants, à l'aide de couteaux et d'armes à feu dans le village de Resmun Nefil dans le district de Safirah, au sud-est d'Alep. Les corps des victimes sont ensuite brûlés.
Le 26 juillet, une attaque à missile du régime sur Bab Al-Nairab à Alep tue 35 civils.
Massacre chimique à Eastern Ghouta
Le 21 août 2013, le régime syrien lance une attaque à armes chimiques à Eastern Ghouta, tuant plus de 1 400 civils.
En raison d'un accord forcé avec le gouvernement syrien et la Russie, les forces de l'opposition sont contraintes d'évacuer Eastern Ghouta en avril 2018.
Les civils qui sont sortis du siège de cinq ans luttent désormais pour survivre dans les parties nord du pays.
Selon le rapport du SNHR, depuis le début de la guerre civile syrienne, le régime de Damas a mené 217 attaques à armes chimiques contre des zones contrôlées par l'opposition.
Massacres en 2014 et 2015
En 2014 et 2015, les forces d'Assad ont commis de nombreux massacres, notamment à Alep, Idlib et Damas.
Le 29 octobre 2014, les forces du régime lancent une frappe aérienne avec des bombes à barils sur le camp d'Abdeen à Idlib, tuant 60 civils.
Le 20 janvier 2015, un hélicoptère du régime attaque un marché d'animaux à Hasakah avec une bombe à barils, tuant 160 civils.
Le 18 février 2015, les forces d'Assad tuent 30 civils, dont des femmes et des enfants, dans la ville de Ratyan, au nord d'Alep, certains par égorgement et d'autres par peloton d'exécution.
Le 21 février 2015, 48 civils sont exécutés par balles dans un village d'Alep.
Le 12 mai 2015, un hélicoptère du régime largue une bombe à barils sur des stations de bus à Alep, tuant 47 civils.
Le 16 août 2015, un avion de guerre du régime largue une bombe à vide sur un marché à Douma à Damas, tuant 67 civils. Quatre jours plus tard, une autre attaque sur un marché tue 50 civils supplémentaires.
Le 16 septembre 2015, un hélicoptère du régime lance une attaque à bombe à barils sur le quartier de Mashhad à Alep, une zone contrôlée par l'opposition, tuant 45 civils.
Le 8 juin 2015, une frappe aérienne du régime sur la ville d'Al-Janudiyah, contrôlée par l'opposition dans le gouvernorat d'Idlib, tue au moins 50 civils.
Attaque chimique sur Khan Shaykhun
Le 4 avril 2017, les forces du régime mènent une attaque à armes chimiques sur la ville de Khan Shaykhun à Idlib, prouvant qu'elles n'avaient pas abandonné l'utilisation de ces armes interdites.
L'attaque tue plus de 100 civils et en blesse plus de 500.
Massacre de Douma
Le 7 avril 2018, le régime d'Assad lance une attaque chimique à Douma, dans la région d'Eastern Ghouta, tuant 78 civils.