Le tragique incendie dans une école qui a tué 21 garçons de 9 à 13 ans le 6 septembre a réveillé les craintes de nombreux parents au Kenya, d'autant que des drames similaires se sont multipliés dans le pays ces dernières années.
Une cérémonie religieuse est prévue jeudi pour rendre hommage aux écoliers de l'académie Hillside Endarasha, surpris en pleine nuit par les flammes qui ont ravagé leur dortoir. Après plusieurs semaines de tests ADN pour identifier les corps carbonisés, ils seront ensuite enterrés par leurs familles.
Ce bilan reste loin d'années comme 2018, où 63 cas d'incendies criminels dans des écoles avaient été enregistrés, ou encore 2016, qui avait vu une vague sans précédent de 117 incendies volontaires frapper des établissements d'enseignement secondaire en à peine trois mois.
Mais cela ne vaut pas la peine de perdre la vie de mes bébés.
"Incendies contagieux"
Le service d'enquête criminelle (DCI), qui a achevé ses investigations sur place le 16 septembre, n'a pas encore rendu public son rapport sur le sinistre d'Hillside Endashara.
La compagnie nationale d'électricité a d'ores et déjà exclu tout problème électrique.
Si des incendies sont parfois dus à la vétusté des établissements, dans de nombreux cas les élèves eux-mêmes en étaient à l'origine.
Lors de la vague de 2016, environ 150 élèves avaient été poursuivis pour incendie volontaire, ainsi que dix enseignants.
Un rapport de 2017 du Centre national de recherche sur la criminalité au Kenya évoquait le stress des périodes d'examens et le calendrier scolaire comme possibles causes, renforcées par une émulation entre élèves de différentes écoles communiquant via des téléphones utilisés clandestinement.
Promesses
Comme souvent, le gouvernement a promis un audit de sécurité dans toutes les écoles et de poursuivre les responsables. Mais ces audits ne sont souvent pas menés, faute de volonté des établissements ou de coordination entre les différents services, souligne Pius Masai Mwachi.
Certains appellent à l'interdiction des internats, notamment dans le primaire, en évoquant le sentiment d'abandon comme possible cause du problème.