La ville colombienne de Cali, placée en état d'alerte sous la menace d'une guérilla, accueille à partir de lundi la COP16 sur la biodiversité avec l'ambition de stimuler la mise en oeuvre encore timide d'objectifs de sauvegarde de la nature d'ici 2030.
Les 12.000 participants de quelque 200 pays, dont 140 ministres et sept chefs d'Etat, à cette 16e conférence des parties (COP16) à la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), seront sous la protection d'environ 11.000 policiers et soldats colombiens, soutenus par du personnel de sécurité de l'ONU et des Etats-Unis.
Ce groupe armé, divisé entre partisans et adversaires des négociations de paix en cours, est accusé par le gouvernement de narcotrafic et d'avoir profité des négociations pour accroître son influence territoriale.
Le week-end dernier, l'armée a pris le contrôle d'une localité du département de Cauca, bastion de l'EMC dans une zone montagneuse à 120 kilomètres au sud-ouest de Cali.
Promesses tenues ?
La Colombie, forte de l'une des biodiversités les plus riches au monde, entend à cette occasion prendre la tête de la mobilisation mondiale pour la nature, tout en étant elle-même aux prises avec les ravages de la déforestation, de l'exploitation minière illégale et du trafic de cocaïne.
Dans sa promotion autour de ce forum mondial, le pays à la croisée des Andes, du Pacifique et des Caraïbes, a fait étalage de sa faune diverse et de sa nature exubérante et colorée, choisissant une fleur endémique amazonienne connue pour sa résistance et sa capacité d'adaptation, l'Inirida, comme emblème d'une COP sur le thème "Paix avec la nature".
Mais il ne reste que cinq ans pour atteindre les objectifs convenus lors de l'accord historique de Montréal.
L'IPBES, organisme scientifique et politique intergouvernemental, indique que les trois-quarts de la surface terrestre ont été considérablement modifiés depuis 1970 et que 66% des océans sont dégradés.
La question des peuples autochtones et de ses enseignements sur le rapport que l'homme doit entretenir avec la nature, son respect, sera particulièrement mis en avant par l'organisation colombienne.
L'engagement financier du Nord pour aider les pays en développement - qui abritent la majeure partie de la biodiversité mondiale - à sauver leurs écosystèmes sera placé sous les projecteurs.