La déforestation en Amazonie brésilienne et dans la fragile savane du Cerrado a atteint des records en février, selon les données publiées vendredi, montrant l'étendue des défis du nouveau président Lula pour protéger l'environnement.
Le dispositif de surveillance par satellite de l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a détecté 322 km2 déboisés dans la partie brésilienne de la plus grande forêt tropicale de la planète, soit une augmentation de 62% par rapport à février 2022, quand le précédent record avait été établi.
Un record battu au bout de seulement 17 jours le mois dernier, selon les relevés du système DETER, qui ont débuté en 2015.
Pour le Cerrado, une région de savane riche en biodiversité située au sud de l'Amazonie, la surface de végétation détruite a presque doublé en février par rapport au même mois de l'année dernière (558 km2, contre 281 km2 en 2022 et 283 km2 pour le précédent record, en 2020).
Sous le gouvernement de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro, allié du puissant lobby de l'agronégoce, la déforestation annuelle moyenne en Amazonie brésilienne a bondi de 75,5% par rapport à la décennie précédente.
Les associations de défense de l'environnement estiment qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions des chiffres de février.
Il faudra attendre le début de la saison sèche, à partir de juillet, quand la déforestation est habituellement au plus haut, pour évaluer les effets de la politique environnementale du gouvernement Lula.
Lula avait également vu la déforestation augmenter au début de son premier passage à la présidence (2003-2010), mais la situation s'était nettement améliorée par la suite, notamment grâce aux mesures prises par sa ministre de l'environnement Marina Silva, de retour au gouvernement pour le troisième mandat du président de gauche.