Le 46e président des États-Unis, Joe Biden.
Joe Biden a affirmé dimanche que Bachar al-Assad, chassé du pouvoir en Syrie par les groupes armés opposés à son régime et qui a fui le pays, devrait "rendre des comptes" pour les "centaines de milliers de Syriens innocents" qui ont été "maltraités, torturés, et tués"
Lors d'une allocution à la Maison Blanche, le président américain a assuré que les Etats-Unis n'étaient
"pas sûrs"
de l'endroit où se trouvait le président syrien.
"Mais il se dit qu'il est à Moscou"
, a-t-il ajouté, les agences de presse russes ayant annoncé qu'il était dans la capitale russe avec sa famille.
Cependant la présidence russe a refusé lundi de confirmer la présence de Bachar al-Assad en Russie.
"Je n'ai rien à vous dire sur les allées et venues du président Assad"
, a assuré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précisant qu'
"il n'y a pas de réunion (prévue entre MM. Poutine et Assad) dans l'agenda officiel du président"
russe. Et d'ajouter:
Le monde entier a été surpris par ce qui s'est passé. Nous ne faisons pas exception.
Selon Joe Biden, la chute de Bachar al-Assad représente une
"opportunité historique"
pour les Syriens de
"construire un meilleur avenir"
, même si cette situation crée
"des risques"
et de
"l'incertitude".
Car il a aussi souligné que
"certains des groupes rebelles"
ayant participé à l'offensive éclair qui a balayé un demi-siècle de dynastie Assad avaient des
"antécédents de terrorisme et de violation des droits humains".
"Nous avons pris note des déclarations des dirigeants de ces groupes rebelles ces derniers jours, et ils disent ce qu'il faut en ce moment, mais alors qu'ils s'apprêtent à prendre de plus grandes responsabilités, nous allons évaluer non seulement leurs mots, mais aussi leurs actes"
, a prévenu le président américain.
Joe Biden a ajouté que les Etats-Unis ne
"laisseraient pas"
le groupe terroriste Daech profiter de la situation pour
"se rétablir"
en Syrie, où il avait occupé de larges pans de territoire entre 2014 et 2018.
Le Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, a d'ailleurs annoncé que des avions américains avaient mené dimanche
"des dizaines de frappes"
dans le centre de la Syrie, visant
"plus de 75 cibles"
de Daech.
"Sur le reculoir"
"Sur le reculoir"
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a fait écho dimanche à l'optimisme du président Biden, affirmant qu'
"après 14 années de conflit, le peuple syrien a enfin des raisons d'espérer".
"Nous soutiendrons les efforts internationaux visant à tenir le régime d'Assad et ses soutiens pour responsables des atrocités et violences perpétrées contre le peuple syrien, notamment pour l'utilisation d'armes chimiques et la détention injuste de civils"
, a-t-il ajouté dans un communiqué.
Concernant la transition du pouvoir en Syrie, Joe Biden a souligné que Washington échangerait avec
"tous les groupes syriens"
dans le but de
"mettre en place une transition"
avec
"une nouvelle constitution, un nouveau gouvernement".
S'exprimant sous couvert de l'anonymat, un haut responsable américain a déclaré:
L'avenir là-bas sera écrit par les Syriens. Nous n'élaborons pas un plan depuis Washington pour l'avenir de la Syrie.
Concernant la question des stocks syriens d'armes chimiques constitués par les forces de Bachar al-Assad, il a affirmé que les Etats-Unis faisaient tout ce qu'ils pouvaient
"pour s'assurer prudemment"
que ces armes ne tombent dans les mains de personne.
Le haut responsable américain a également affirmé que le
"plein"
soutien de l'administration Biden envers Israël et l'Ukraine avait contribué
"aux événements de cette semaine".
"Le Hamas est sur le reculoir - ses dirigeants sont morts. L'Iran est sur le reculoir. Le Hezbollah est sur le reculoir. La Russie est sur le reculoir - elle vient juste d'abandonner son seul allié au Moyen-Orient. Maintenant le régime d'al-Assad (...) vient de s'effondrer. Rien de tout cela n'aurait été possible"
sans le soutien des Etats-Unis à l'Ukraine et à Israël, a-t-il soutenu.
L'administration Biden se prépare à passer le pouvoir le 20 janvier à Donald Trump, qui a affirmé samedi que les Etats-Unis ne devaient pas
"se mêler"
de la situation en Syrie.
"Ce n'est pas notre combat",
a écrit le futur président américain sur sa plateforme Truth Social.
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