En pleine crise politique en France, une tempête sociale s'annonce: les agents publics sont en grève et manifestent jeudi pour alerter sur la "dégradation" de leurs "conditions de travail et rémunération", une mobilisation très suivie dans l'éducation.
Celle-ci s'ajoute à celle des cheminots, qui veulent obtenir un moratoire sur le démantèlement de l'entreprise publique Fret SNCF, et des agriculteurs, vent debout contre le traité de libre-échange entre l'Union européenne et des pays du Mercosur.
Les autorités attendent entre 4.000 et 8.000 participants à la manifestation parisienne, qui sera sous vigilance renforcée au vu du contexte politico-social.
Dans la deuxième ville du pays, Marseille (sud-est), et la troisième, Lyon (centre-est), des centaines de personnes étaient rassemblées.
Fabien Rengade, agent territorial, à Marseille a déclaré à l'AFP:
On est là parce qu'on a des gouvernements qui se succèdent et qui cassent le service public par des réformes qui visent à détruire nos métiers, notre statut et les services publics.
Des lycées bloqués
A Paris, cinq établissements scolaires se sont mobilisés avec des blocages partiel ou total de lycées, a indiqué le rectorat.
Léa, étudiante en terminale au lycée Buffon, bloqué dans la matinée, a lancé:
On veut être solidaires de nos profs en grève et montrer un minimum de soutien sachant qu'ils sont déjà très peu payés.
A Dijon, dans le centre-est du pays, un jeune homme a été interpellé après le jet d'un projectile enflammé qui a légèrement blessé le proviseur d'un lycée, en marge d'un rassemblement.
Côté ciel, l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée, mais les perturbations semblaient modérées dans la matinée, la direction générale de l'aviation civile ne faisant pas état de retards notables au décollage où à l'arrivée des principaux aéroports français.
Autoroute coupée
Cette grogne s'ajoute à celle des agriculteurs, mobilisés depuis le 18 novembre. Opposés au traité Mercosur, ils réclament également de meilleurs revenus et moins de tracasseries administratives.
Les syndicats des cheminots ont de leur côté appelé à la grève reconductible à la société ferroviaire SNCF à partir du 11 décembre au soir.