France / Chambéry: Neutralité sélective ou refus d'agir pour la Palestine ?

La rédaction
17:0527/11/2024, mercredi
MAJ: 27/11/2024, mercredi
Yeni Şafak
Le maire de Chambéry, Thierry Repentin et Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes et nièce d’un porte-parole de l’armée israélienne.
Le maire de Chambéry, Thierry Repentin et Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes et nièce d’un porte-parole de l’armée israélienne.

Le maire de Chambéry qui a reçu Emma Rafowicz, la nièce d’un porte-parole israélien, refuse de hisser le drapeau palestinien, invoquant une "neutralité" alors que le drapeau ukrainien y flotte depuis des années.

Le maire de Chambéry, Thierry Repentin, est critiqué pour ses choix concernant la solidarité envers la Palestine.


En mai 2024, il a reçu Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes et nièce d’un porte-parole de l’armée israélienne, sans condamner les actes du gouvernement israélien.

Quelques mois plus tard, il refuse de hisser le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie, invoquant la neutralité, alors que le drapeau ukrainien y flotte depuis des années.


Le collectif @‌urgencepalestinechambery dénonce une posture incohérente et une minimisation des crimes contre l’humanité en Palestine, reconnus par la CPI et dénoncés par l’ONU.

Les citoyens mobilisés appellent à des actes de solidarité concrets et dénoncent une
"neutralité"
perçue comme un refus d'agir face à une tragédie humanitaire.

Voici le texte d'Urgence Palestine:


Suite aux mandats d’arrêt de Yoav Gallant et Benjamin Netanyahou, les choix du maire de Chambéry, Thierry Repentin, interrogent !En mai 2024, Thierry Repentin, maire de Chambéry, a reçu Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes, dans le cadre de la campagne des élections européennes..


Cette figure politique est également la nièce d’Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée israélienne (Tsahal), dont le ministre de la Défense, Yoav Gallant, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis hier à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité.


Bien que l’ONU ait alerté sur un risque de génocide, ni M. Repentin ni Mme Rafowicz n’ont exprimé explicitement leur condamnation face aux actions du gouvernement israélien lors de cette rencontre. Et cela, alors qu’une partie de la population chambérienne se réunit chaque samedi pour s’indigner face au génocide.


Quelques semaines plus tard, ce même maire, Thierry Repentin, refuse de répondre à la demande de plusieurs collectifs de citoyens de Chambéry de hisser le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie, invoquant un courrier du préfet et le principe de neutralité du service public. Pourtant, le drapeau ukrainien flotte sur cette même mairie de Chambéry depuis des années.


Dans sa réponse, le maire qualifiait la situation en Palestine de « conflit », minimisant ainsi une tragédie pourtant reconnue au niveau international. Selon la CPI, les exactions en Palestine s’apparentent également à des crimes contre l’humanité. Réduire ces faits à un simple « conflit », alors que de nombreux experts parlent de génocide, revient à nier la gravité des événements et à effacer la souffrance des victimes.


Neutralité ou posture politique ?


D’autres villes, comme Grigny, Stains ou Gennevilliers, ont déjà hissé le drapeau palestinien par solidarité, sans subir de conséquences ni rencontrer les réticences des préfectures concernées. Pourquoi, alors, ce geste symbolique est-il refusé à Chambéry ?


Pourquoi la neutralité invoquée ne s’applique-t-elle pas lorsqu’il s’agit d’accueillir une personnalité dont les liens familiaux proches sont associés à une armée soupçonnée par l’ONU de commettre un génocide et aujourd’hui reconnue coupable de crimes contre l’humanité ?


Ainsi, aucune précaution n’a été prise par la municipalité pour partager une position claire face aux comportements génocidaires d’Israël. Des actions qualifiées aujourd’hui de crimes contre l’humanité, pour lesquelles un positionnement neutre ne peut être que difficilement compréhensible.


Crédit Photo : Urgence Palestine Chambéry /
La mairie ne supporte pas l'expression de la solidarité envers les Palestiniens.

Nous pouvons nous questionner sur le manque d’accueil de personnalités politiques défendant les droits des Palestiniens à l’autodétermination et se positionnant contre la colonisation, de la part du maire de Chambéry.


L’absence de positionnement clair et les choix politiques de M. Repentin et de ses invités semblent indignes face aux revendications de la population chambérienne et face aux événements historiques dont l’humanité est témoin aujourd’hui.


La neutralité invoquée par M. Repentin semble être synonyme d’une minimisation de la situation en Palestine et des actes d’Israël. Les choix publics de la mairie soulèvent donc des questions éthiques et politiques face aux crimes commis par Israël.


Une promesse non tenue


Cette incohérence ne s’arrête pas là : elle trahit également les engagements pris par le maire envers les habitants de Chambéry. Thierry Repentin avait signé une charte d’engagement promettant écoute et exemplarité. Lorsqu’un collectif de citoyens se mobilise pour une cause humanitaire évidente, leur voix est ignorée.


Pour les citoyens mobilisés, hisser le drapeau palestinien représentait un acte de solidarité essentiel face à une situation dramatique. Leur demande était simple, légitime, et pourtant ignorée. Pourquoi une solidarité avec la Palestine serait-elle moins légitime que celle affichée envers l’Ukraine ?


Une question d’Histoire


Refuser de hisser le drapeau palestinien sous prétexte de neutralité, tout en accueillant Emma Rafowicz et en arborant celui de l’Ukraine, ne semble pas incompatible pour le maire. En effet, c’est un choix politique. Tout comme réduire un massacre à un « conflit » est un choix politique, moralement discutable.


Les citoyens de Chambéry méritent des réponses claires et des actes qui reflètent leurs valeurs de justice et de solidarité. Hissez le drapeau palestinien ne devrait pas être perçu comme une prise de position partisane, mais comme un acte humanitaire et universel.


Ce geste, attendu par de nombreux habitants, serait un symbole fort face à une tragédie internationale. Il témoignerait de l’engagement de Chambéry pour les droits humains et pour une paix juste. En choisissant de rester passif, le maire risque de conforter un statu quo inacceptable et d’envoyer un message d’indifférence face aux souffrances des Palestiniens.


Les habitants mobilisés continueront de porter cette revendication, car refuser un tel geste, tout en arborant d’autres drapeaux, pourra être considéré par les habitants comme un refus du maire de respecter ses engagements et un manque de considération.


Il est encore temps pour Thierry Repentin de démontrer que sa neutralité proclamée n’est pas une façade, mais bien un véritable engagement pour l’équité et la justice.


Comme d’autres villes en France qui ont su se mobiliser avec courage, Chambéry a aujourd’hui l’occasion d’écrire une page de solidarité et de justice. Ne pas agir serait manquer ce rendez-vous avec l’histoire.


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