Migrants: un nourrisson meurt lors d'un naufrage dans la Manche

La rédaction
13:4618/10/2024, Cuma
AFP
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Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement le manque de voies légales et sécurisées pour les migrants, souvent originaires de régions en conflit.
Crédit Photo : SAMEER AL-DOUMY / AFP
Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement le manque de voies légales et sécurisées pour les migrants, souvent originaires de régions en conflit.

Un nourrisson est décédé jeudi soir au large des côtes françaises dans le naufrage d'une embarcation surchargée de personnes tentant de gagner clandestinement l'Angleterre, portant à 52 le nombre de personnes décédées dans des tentatives de traversée en 2024, un record.

Lors d'une opération pour récupérer des migrants tombés à l'eau au large de Wissant, dans le département du Pas-de-Calais,
"soixante-cinq personnes ont été récupérées saines et sauves"
mais,
"après recherche, un nourrisson a été retrouvé inconscient à l'eau et malheureusement déclaré décédé"
, a indiqué à l'AFP la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez avait été alerté d'un départ clandestin et déployé jeudi soir plusieurs navires de sauvetage, avec l'appui d'un hélicoptère belge.


Mais ils ont constaté une fois sur zone que l'embarcation, très chargée, était
"en difficulté et qu'une partie des personnes (étaient) à l'eau"
, a relaté la préfecture maritime dans un communiqué.

Noyades et bousculades mortelles font de 2024 l'année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des
"small boats"
, ces embarcations de fortune utilisées par les migrants pour tenter de rejoindre l'Angleterre. 

Au moins 52 personnes sont décédées depuis le début de l'année, selon un décompte effectué par l'AFP sur la base de chiffres officiels.


Parmi ces victimes figurent régulièrement des enfants. Le 3 septembre, la moitié des douze victimes du pire naufrage de l'année étaient mineures. Le 5 octobre, un enfant de deux ans est mort écrasé dans une embarcation transportant près de 90 personnes et tombée en panne de moteur.


Les conditions de traversée de la Manche,
"l'une des zones les plus fréquentées au monde"
selon la préfecture maritime, sont particulièrement dangereuses, les canots sont surchargés et peu de passagers disposent de gilets de sauvetage.

Les autorités françaises et britanniques sont sous pression pour trouver des solutions afin de limiter ces tragédies. Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement le manque de voies légales et sécurisées pour ces migrants, souvent originaires de régions en conflit.

Grandes marées


Malgré un phénomène de grandes marées qui complique la navigation ces jours-ci, les tentatives de traversées se poursuivent, et plusieurs canots ont nécessité assistance ces derniers jours. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 132 personnes, qui étaient à bord de deux embarcations, ont ainsi été secourues par des navires français.


Les traversées clandestines à bord de petites embarcations se sont développées à mesure que les accès par le tunnel sous la Manche et au port de Calais ont été verrouillés.


Les tentatives de monter à bord de camions pour emprunter clandestinement le tunnel ou un ferry continuent, mais les
"small boats"
constituent le principal moyen utilisé par les migrants,
"quasiment (...) à 90%"  
selon le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.

Les embarcations arrivées sur les côtes britanniques depuis le 1er janvier comptent en moyenne 53 passagers chacune, contre seulement 13 en 2020, selon les chiffres officiels des autorités britanniques.


D'après les autorités britanniques, plus de 26.000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche depuis le début de l'année.


Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s'attaquer à l'immigration illégale en augmentant le nombre d'expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.


La question migratoire s'est imposée, sous la pression politique au coeur du débat européen. Vendredi, le Premier ministre français Michel Barnier se déplace à Menton dans le sud de la France à la frontière italienne pour rencontrer deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni.


Lors d'un sommet jeudi à Bruxelles, les 27 pays de l'Union européenne ont décidé de durcir les règles contre l'immigration irrégulière, prévoyant
"en urgence"
une loi pour accélérer les expulsions après des discussions qui ont aussi mis en lumière de vifs désaccords entre Etats membres.

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