Un nourrisson est décédé jeudi soir au large des côtes françaises dans le naufrage d'une embarcation surchargée de personnes tentant de gagner clandestinement l'Angleterre, portant à 52 le nombre de personnes décédées dans des tentatives de traversée en 2024, un record.
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez avait été alerté d'un départ clandestin et déployé jeudi soir plusieurs navires de sauvetage, avec l'appui d'un hélicoptère belge.
Au moins 52 personnes sont décédées depuis le début de l'année, selon un décompte effectué par l'AFP sur la base de chiffres officiels.
Parmi ces victimes figurent régulièrement des enfants. Le 3 septembre, la moitié des douze victimes du pire naufrage de l'année étaient mineures. Le 5 octobre, un enfant de deux ans est mort écrasé dans une embarcation transportant près de 90 personnes et tombée en panne de moteur.
Grandes marées
Malgré un phénomène de grandes marées qui complique la navigation ces jours-ci, les tentatives de traversées se poursuivent, et plusieurs canots ont nécessité assistance ces derniers jours. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 132 personnes, qui étaient à bord de deux embarcations, ont ainsi été secourues par des navires français.
Les traversées clandestines à bord de petites embarcations se sont développées à mesure que les accès par le tunnel sous la Manche et au port de Calais ont été verrouillés.
Les embarcations arrivées sur les côtes britanniques depuis le 1er janvier comptent en moyenne 53 passagers chacune, contre seulement 13 en 2020, selon les chiffres officiels des autorités britanniques.
D'après les autorités britanniques, plus de 26.000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche depuis le début de l'année.
Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s'attaquer à l'immigration illégale en augmentant le nombre d'expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.
La question migratoire s'est imposée, sous la pression politique au coeur du débat européen. Vendredi, le Premier ministre français Michel Barnier se déplace à Menton dans le sud de la France à la frontière italienne pour rencontrer deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni.