Grèce: manifestation d'étudiants contre une loi sur les universités privées

17:478/03/2024, пятница
AFP
En Grêce, de nombreux universitaires et étudiants redoutent que l'enseignement supérieur public ne soit dévalué au profit des établissements à but lucratif, et s'inquiètent également de la persistance du sous-financement des universités publiques.
Crédit Photo : ANGELOS TZORTZINIS / AFP
En Grêce, de nombreux universitaires et étudiants redoutent que l'enseignement supérieur public ne soit dévalué au profit des établissements à but lucratif, et s'inquiètent également de la persistance du sous-financement des universités publiques.

Des milliers d'étudiants venus de toute la Grèce ont manifesté vendredi à Athènes contre un projet de loi controversé, en passe d'être avalisé au Parlement, qui vise à établir l'équivalence des diplômes d'enseignement supérieur privé avec ceux des universités publiques.

Quelque 13.000 personnes, selon la police, ont défilé jusqu'au Parlement situé sur la place Syntagma en lançant des slogans tels que:


Non à l'éducation pour une poignée et une élite; l'éducation libre pour tous !

Plusieurs manifestants portaient un masque à l'effigie du Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis.


Les étudiants protestent depuis neuf semaines contre cette réforme qui, selon le gouvernement, va attirer
"de grands établissements universitaires de l'étranger"
qui pour l'instant hésitent à s'implanter en Grèce, ce qui va dynamiser la croissance.

Le gouvernement assure que les universités privées disposeront de critères de fonctionnement stricts qui garantiront un niveau équivalent à celui des universités publiques.

À l'heure actuelle, certains départements des universités privées installées en Grèce ne peuvent octroyer que des diplômes professionnels, alors que les diplômes universitaires ne sont délivrés que par les établissements publics.


Le Premier ministre a affirmé vendredi au Parlement que la réforme permettrait aux étudiants grecs
"d'étudier dans des universités internationales sans quitter leur pays"
. Il s'agit là d'une
"étape qui ouvre de nouveaux horizons à la nouvelle génération"
et met
"la Grèce sur la carte mondiale de l'éducation",
selon Kyriakos Mitsotakis.

De nombreux universitaires et étudiants, surtout de gauche, redoutent que l'enseignement supérieur public ne soit dévalué au profit des établissements à but lucratif, et s'inquiètent également de la persistance du sous-financement des universités publiques.

L'un des manifestants, Iraklis Marinopoulos, 19 ans, a estimé que la réforme allait
"saper"
les diplômes des universités publiques et menacer de fermeture les universités régionales des petites villes grecques.

"Les étudiants les plus riches pourront s'inscrire avec des notes inférieures",
a-t-il dit à l'AFP, affirmant que le projet de loi était inconstitutionnel. Et d'ajouter:

Ils n'auront qu'à payer pour obtenir un diplôme.

En février, environ 15.000 étudiants avaient défilé à Athènes pour les mêmes motifs.


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