Des migrants à bord d'un canot pneumatique de la UK Border Force, après avoir été secourus en mer alors qu'ils tentaient de traverser la Manche et conduits à la marina de Douvres, située dans le sud-est de l'Angleterre, le 16 juin 2022.
Les gouvernements français et italien ont convenu vendredi de créer début 2025 une unité de coopération pour s'échanger des renseignements sur les réseaux de passeurs de migrants, sur le modèle d'une structure fonctionnant depuis 2020 entre la France et le Royaume-Uni.
A l'occasion d'une réunion des ministres de l'Intérieur du G7 en Toscane, le ministre français Bruno Retailleau et son homologue italien Matteo Piantedosi ont signé
"une déclaration d’intention posant le socle"
de cette unité, selon un communiqué du ministère français.
"La mise en œuvre de cette nouvelle unité, positionnée stratégiquement à Vintimille"
, en Italie, à la frontière avec la France, est
"le fruit d’une discussion entre les deux pays depuis plus d’un an, et devrait être effective dès janvier 2025"
, selon ce communiqué.
Le projet s'appuie sur
"le modèle d’une structure franco-britannique similaire, l'URO (Unité de recherche opérationnelle), installée depuis juillet 2020 dans le nord de la France pour contrer les groupes criminels organisant les traversées, régulièrement meurtrières, en 'small-boats' vers le Royaume-Uni"
, explique le ministère français.
L'unité franco-britannique
"a démontré son efficacité en étant à l'origine du démantèlement de plusieurs dizaines d'équipes de trafiquants d'êtres humains"
, selon la même source.
L'URO franco-italienne sera rattachée à l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) de la police aux frontières et aura pour objectif
"le déclenchement d’enquêtes judiciaires, souvent communes, visant à démanteler les réseaux structurant les flux illégaux via l’Italie vers l'ensemble des pays de l'Union".
Bruno Retailleau, en poste depuis deux semaines, a affiché sa volonté de durcir la lutte contre l'immigration illégale. Le Premier ministre Michel Barnier a toutefois nuancé un peu la ligne dure de son ministre de l'Intérieur en rappelant jeudi que c'était lui qui
"fix(ait) la ligne"
sur ce sujet.
"J'ai une grande confiance qu'avec le gouvernement français actuel, comme cela a été le cas dans le passé, il puisse exister une collaboration renouvelée"
, a pour sa part commenté le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi lors d'une conférence de presse.
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