Trump et ses nominations dans le collimateur !

15:548/12/2024, dimanche
MAJ: 8/12/2024, dimanche
Abdullah Muradoğlu

Certaines des nominations de Donald Trump à son cabinet ne bénéficient pas d’un soutien unanime parmi les Républicains à la Chambre des représentants et au Sénat. Les candidats qu’il a proposés pour les postes de procureur général, de secrétaire à la Défense, de secrétaire à la Santé et de directeur du renseignement national, à savoir Matt Gaetz, Pete Hegseth, Robert F. Kennedy Jr et Tulsi Gabbard, font face à des votes de confirmation au Sénat qui s’annoncent très difficiles. Matt Gaetz, confronté

Certaines des nominations de Donald Trump à son cabinet ne bénéficient pas d’un soutien unanime parmi les Républicains à la Chambre des représentants et au Sénat. Les candidats qu’il a proposés pour les postes de procureur général, de secrétaire à la Défense, de secrétaire à la Santé et de directeur du renseignement national, à savoir Matt Gaetz, Pete Hegseth, Robert F. Kennedy Jr et Tulsi Gabbard, font face à des votes de confirmation au Sénat qui s’annoncent très difficiles.


Matt Gaetz, confronté à des accusations à son encontre, avait d’abord renoncé à son poste de membre de la Chambre des représentants, avant de retirer également sa candidature. Pete Hegseth, proposé pour le poste de secrétaire à la Défense, se bat ardemment pour défendre son intégrité. Quant à Tulsi Gabbard, ancienne représentante démocrate désignée comme directrice du renseignement national, elle subit un feu nourri de critiques tant de la part des Démocrates interventionnistes que des Républicains centristes. Si elle est confirmée par le Sénat, Gabbard serait responsable de la supervision de 18 agences de renseignement, dont la CIA et le FBI, devenant ainsi la personne la plus proche de Trump sur les questions de renseignement.


Les critiques bipartites à l’encontre de Gabbard mettent en avant son opposition farouche à l’envoi d’armes à l’Ukraine par l’administration Biden. Un "centre ukrainien de lutte contre la désinformation" avait même publié une "liste noire" sur son site internet, comprenant des personnalités accusées de soutenir la propagande russe. Outre Gabbard, cette liste incluait le sénateur républicain Rand Paul, le politologue John Mearsheimer, l’analyste militaire et géopolitique Edward Luttwak, ainsi que Glenn Greenwald, journaliste lauréat du prix Pulitzer connu pour ses écrits contre la guerre.


Environ 100 diplomates, hauts responsables militaires et agents de renseignement ayant servi sous des administrations démocrates et républicaines ont écrit une lettre aux leaders du Sénat, le démocrate Chuck Schumer et le républicain John Thune, pour demander que la nomination de Gabbard soit rejetée. Ils y suggéraient également de tenir une session à huis clos pour examiner les dossiers gouvernementaux concernant Gabbard. Celle-ci avait précédemment confirmé avoir figuré temporairement sur une liste secrète de surveillance terroriste et accusé l’administration Biden de représailles politiques à son encontre.


Dans cette lettre, les signataires affirment que les déclarations passées de Gabbard sur les conflits en Ukraine sont alignées sur la rhétorique russe. Ils remettent en question sa capacité à fournir des briefings de renseignement impartiaux au président des États-Unis et au Congrès.


Alexa Henning, porte-parole de la période de transition de Trump, a critiqué les signataires de cette lettre, déclarant : "Cela illustre parfaitement pourquoi le président Trump a choisi Tulsi Gabbard pour ce poste. Ces attaques infondées proviennent des mêmes ‘experts’ responsables d’années de mauvais renseignements, notamment concernant des armes de destruction massive inexistantes." Henning a ajouté que certains anciens responsables du renseignement continuaient à utiliser des accusations comme armes partisanes.


Le sénateur républicain Mike Lee, dans un message sur son compte "X" (anciennement Twitter), a qualifié Gabbard de "vétéran décorée" cherchant à libérer l’Amérique des guerres inutiles et à mettre fin aux opérations illégales du gouvernement contre le peuple américain. Il a également affirmé que "les experts s’indignent qu’on rejette ainsi le consensus défaillant".


La campagne contre Gabbard, qui inclut des néoconservateurs tels que John Bolton, devrait s’intensifier au cours du processus de confirmation. Les votes au Sénat représenteront un test de fidélité des Républicains envers Trump.


Lors des élections du 5 novembre, les Républicains ont obtenu une majorité de seulement cinq sièges (220) à la Chambre des représentants. La décision de Trump de nommer Elise Stefanik comme ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Matt Gaetz comme procureur général et Mike Waltz comme conseiller à la sécurité nationale a surpris les Républicains. Ces nominations réduiront leur majorité à seulement deux sièges jusqu’aux élections partielles prévues en avril 2025. Or, pour adopter une loi à la Chambre, une majorité simple de 218 votes est requise. Une égalité de 216-216 bloquerait toute législation, ce qui signifie que les Républicains ne peuvent se permettre aucune défection tant qu’ils ne retrouveront pas 220 sièges. Ainsi, la marge de manœuvre des Républicains reste extrêmement étroite. Trump est critiqué pour avoir désigné des membres du Congrès à des postes extérieurs, ce qui perturbe l’équilibre déjà fragile à la Chambre.

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